Définition et fonction dans la société.
Communication par échange de lettres. La lettre est un "écrit que l'on adresse à quelqu'un pour lui communiquer ce qu'on ne peut ou ne veut lui dire oralement" selon le Robert et un "écrit sur feuille de papier, adressé personnellement à quelqu'un et destiné à être mis sous enveloppe pour être envoyé par la poste" selon le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse. La lettre participe de deux statuts : elle est un substitut de l'oral et elle est de caractère privé.
La correspondance est un dialogue, il faut deux locuteurs pour la produire (il n'y a pas correspondance si une seule personne tient la plume). Mais c'est un dialogue différé, un échange communicationnel caractérisé par l'absence de l'interlocuteur. C'est de ce trait propre que dérive la forme que prennent l'énonciation et les manifestations de la subjectivité dans le genre épistolaire. Ce qui est propre à la lettre est que sa fonction communicative est inscrite dans le texte.
La lettre exhibe la situation de sa propre énonciation, notamment par le moyen d'une référence explicite à la personne, au temps et au lieu. Et elle est une forme de discours où la subjectivité est fortement marquée. La figure du destinateur est toujours présente; il ne peut pas ne pas dire "je", toute lettre étant écrite par quelqu'un qui doit se manifester dans le texte. Le destinateur n'a aucune possibilité de se cacher dans une narration historique à la troisième personne. Sa présence est marquée par la signature, ancrage textuel du sujet qui est aussi la marque du genre épistolaire.
Une des particularités du genre consiste dans le fait que les localisations spatio-temporelles ont comme point de référence le lieu et le temps de l'encodeur seulement. Leur décodage est pour le récepteur, qui ne peut les interpréter correctement qu'en se mettant à la place de l'émetteur, plus laborieux que celui des autres unités signifiantes. Le temps et le lieu de la narration peuvent être l'objet de la narration même ("Pendant que je t'écris...", "Le bureau sur lequel je t'écris...").
Le destinataire est textuellement présent. La lettre étant un dialogue virtuel, les deux rôles énonciatifs y sont présents à la fois. Le destinataire est en général inscrit dans les formules d'ouverture ("Cher X") et dans les formes pronominales ("Je t'écris pour te dire..."). Il est caractérisé, il s'agit d'un individu précis et non pas d'un lecteur virtuel. Il est doté de compétences ("Tu sais sûrement que..."). L'énonciataire de la lettre renvoie à un destinataire extratextuel qui en constitue le référent. L'enveloppe vise à sauvegarder l'unicité du destinataire.
La lettre peut comporter des références au temps et au lieu du destinataire ("Tu liras cette lettre..." ou "Tu es en train de lire ces lignes et tu penses..."). L'assomption de la distance produit la coprésence d'un temps double et d'un double lieu de référence, temps et lieu du destinateur et temps et lieu du destinataire.
La distance temporelle et spatiale des interlocuteurs est un élément auquel le discours épistolaire se réfère explicitement. L'on s'écrit parce qu'on est éloigné et parfois on écrit le fait d'être éloignés, comme dans les lettres de voyage et les lettres d'amour. La distance spatiale est alors le contenu principal des messages. La distance réelle entre les interlocuteurs devient absence thématisée.
Communication par échange de lettres. La lettre est un "écrit que l'on adresse à quelqu'un pour lui communiquer ce qu'on ne peut ou ne veut lui dire oralement" selon le Robert et un "écrit sur feuille de papier, adressé personnellement à quelqu'un et destiné à être mis sous enveloppe pour être envoyé par la poste" selon le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse. La lettre participe de deux statuts : elle est un substitut de l'oral et elle est de caractère privé.
La correspondance est un dialogue, il faut deux locuteurs pour la produire (il n'y a pas correspondance si une seule personne tient la plume). Mais c'est un dialogue différé, un échange communicationnel caractérisé par l'absence de l'interlocuteur. C'est de ce trait propre que dérive la forme que prennent l'énonciation et les manifestations de la subjectivité dans le genre épistolaire. Ce qui est propre à la lettre est que sa fonction communicative est inscrite dans le texte.
La lettre exhibe la situation de sa propre énonciation, notamment par le moyen d'une référence explicite à la personne, au temps et au lieu. Et elle est une forme de discours où la subjectivité est fortement marquée. La figure du destinateur est toujours présente; il ne peut pas ne pas dire "je", toute lettre étant écrite par quelqu'un qui doit se manifester dans le texte. Le destinateur n'a aucune possibilité de se cacher dans une narration historique à la troisième personne. Sa présence est marquée par la signature, ancrage textuel du sujet qui est aussi la marque du genre épistolaire.
Une des particularités du genre consiste dans le fait que les localisations spatio-temporelles ont comme point de référence le lieu et le temps de l'encodeur seulement. Leur décodage est pour le récepteur, qui ne peut les interpréter correctement qu'en se mettant à la place de l'émetteur, plus laborieux que celui des autres unités signifiantes. Le temps et le lieu de la narration peuvent être l'objet de la narration même ("Pendant que je t'écris...", "Le bureau sur lequel je t'écris...").
Le destinataire est textuellement présent. La lettre étant un dialogue virtuel, les deux rôles énonciatifs y sont présents à la fois. Le destinataire est en général inscrit dans les formules d'ouverture ("Cher X") et dans les formes pronominales ("Je t'écris pour te dire..."). Il est caractérisé, il s'agit d'un individu précis et non pas d'un lecteur virtuel. Il est doté de compétences ("Tu sais sûrement que..."). L'énonciataire de la lettre renvoie à un destinataire extratextuel qui en constitue le référent. L'enveloppe vise à sauvegarder l'unicité du destinataire.
La lettre peut comporter des références au temps et au lieu du destinataire ("Tu liras cette lettre..." ou "Tu es en train de lire ces lignes et tu penses..."). L'assomption de la distance produit la coprésence d'un temps double et d'un double lieu de référence, temps et lieu du destinateur et temps et lieu du destinataire.
La distance temporelle et spatiale des interlocuteurs est un élément auquel le discours épistolaire se réfère explicitement. L'on s'écrit parce qu'on est éloigné et parfois on écrit le fait d'être éloignés, comme dans les lettres de voyage et les lettres d'amour. La distance spatiale est alors le contenu principal des messages. La distance réelle entre les interlocuteurs devient absence thématisée.
Detail: La correspondance